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Des femmes dans l¡¯univers tr¨¨s masculin de l¡¯informatique

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Des femmes dans l¡¯univers tr¨¨s masculin de l¡¯informatique

L¡¯une des principales start-up africaines cr¨¦¨¦e par des femmes prend son envol
Afrique Renouveau: 
Kenya's President Uhuru Kenyatta visiting AkiraChix centre in Nairobi. Photo: AkiraChix
Photo: AkiraChix
Le pr¨¦sident du Kenya, Uhuru Kenyatta, visite le centre AkiraChix ¨¤ Nairobi. Photo: AkiraChix

Par une belle matin¨¦e du mois de mars 2010, un groupe de jeunes passionn¨¦s d¡¯informatique s'est r¨¦uni ¨¤ Nairobi pour parler d¡¯innovation et de technologie. Quatre jeunes femmes du groupe ¨¦chang¨¨rent leurs num¨¦ros, enthousiasm¨¦es par les id¨¦es nouvelles qu'elles venaient de partager et qui ne demandaient qu'¨¤ voir le jour.?

Judith Ogiwar, Linda Kamau, Angela Lungati et Marie Githinji, toutes dipl?m¨¦es en technologies de l¡¯information, lanc¨¨rent peu apr¨¨s AkiraChix, une organisation ¨¤ but non lucratif destin¨¦e ¨¤ inciter les jeunes filles ¨¤ s¡¯int¨¦resser ¨¤ la technologie en leur offrant gratuitement une formation sur les technologies de l¡¯information et de la communication (TIC) ainsi que sur la cr¨¦ation d¡¯entreprise. Le mot Akira signifie intelligence en japonais ; le mot d¡¯argot chix fait r¨¦f¨¦rence ¨¤ une jeune fille. ?

D¨¨s la premi¨¨re ann¨¦e, AkiraChix a initi¨¦ des ¨¦tudiants motiv¨¦s, principalement des filles, ¨¤ l'informatique. Les cours se d¨¦roulaient en ext¨¦rieur sur des ordinateurs portables.? ?

¡°AkiraChix souhaite former des jeunes femmes pour leur permettre d¡¯envisager une carri¨¨re dans l¡¯informatique, qui ne doit pas ¨ºtre r¨¦serv¨¦ aux gar?ons¡±, explique Angela, dipl?m¨¦e de l¡¯Universit¨¦ de Strathemore en d¨¦veloppement de logiciels et l¡¯une des responsables de Ushahidi, une entreprises kenyane de logiciels libres utilis¨¦s dans le monde entier. ? ?

En sept ans, AkiraChix a connu une croissance fulgurante, ¨¤ tel point que l¡¯ancien pr¨¦sident am¨¦ricain Barack Obama en visite ¨¤ Nairobi en 2016, a souhait¨¦ rencontrer ses fondatrices. Deux ans auparavant, l¡¯ancien Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies, Ban Ki-moon, avait ¨¦galement appel¨¦ AkiraChix lors d¡¯une visite dans le pays : ¡°Vous ¨ºtes l¡¯espoir de l¡¯Afrique¡±, avait-il d¨¦clar¨¦. ?

On comprend ais¨¦ment pourquoi AkiraChix rencontre un tel succ¨¨s.? L¡¯organisation offre des cours tr¨¨s structur¨¦s sur les TIC, des bourses d¡¯¨¦tude, forme ses ¨¦tudiants ¨¤ la cr¨¦ation d¡¯entreprise et les accompagne dans le lancement de leurs propres start-ups. Ses programmes s¡¯adressent ¨¦galement aux jeune filles et aux femmes d¨¦favoris¨¦es dans le primaire, le secondaire et dans les universit¨¦s. Les informaticiens ainsi que les personnes souhaitant d¨¦buter une carri¨¨re dans l¡¯informatique peuvent ¨¦galement s'inscrire.?

Les donateurs ont d¨¨s lors commenc¨¦ ¨¤ affluer. D¡¯Infodev (le programme sur l¡¯innovation et l¡¯entrepreunariat technologique de la Banque mondiale), qui fut le premier ¨¤ mesurer le potentiel d¡¯AkiraChix, ¨¤ Goggle Rise, iHub, Computer Aid, Seneca Group, jusqu¡¯au gouvernement kenyan, tous se sont pr¨¦cipit¨¦s pour apporter leur soutien financier. AkiraChix op¨¨re gr?ce ¨¤ des subventions et autres financements ext¨¦rieurs qui lui permettent d¡¯offrir ¨¤ des centaines de jeunes femmes, notamment issues de milieux d¨¦favoris¨¦s, la possibilit¨¦ de faire carri¨¨re dans l¡¯informatique. Plus de soixante ¨¦tudiantes ont, ¨¤ ce jour, obtenu un dipl?me en technologie et entrepreneuriat. ?

Lorsque Afrique Renouveau a visit¨¦ les bureaux d¡¯AkiraChix ¨¤ Nairobi en janvier 2017, vingt-deux ¨¦tudiantes travaillaient en classe sur un ordinateur portable fourni par l¡¯organisation. Elles ¨¦taient arriv¨¦es t?t pour assister au cours de g¨¦nie logiciel. Les ¨¦tudiantes suivent en g¨¦n¨¦ral deux cours par jour, un le matin, l¡¯autre l¡¯apr¨¨s-midi. Le d¨¦jeuner leur est offert, ce qui leur permet de rester sur place toute la journ¨¦e. La formation comprend des cours d¡¯informatique, de programmation (pour applications web et mobile), de design, de cr¨¦ation d¡¯entreprise et de d¨¦veloppement commerciale. ?

¡°Nous avons eu des femmes qui avaient des r¨ºves et qui ont tout fait pour les r¨¦aliser comme mentors, alors pourquoi pas nous ? Pourquoi pas moi ?¡±, s¡¯interroge tout haut Valerie Khavai, 22 ans.

Valerie veut devenir programmeuse informatique lorsqu¡¯elle aura termin¨¦ sa formation d'un an, lancer sa propre entreprise? et employer d¡¯autres jeunes femmes. En attendant, elle saisit chaque opportunit¨¦ de partager ce qu¡¯elle a appris ¨¤ AkiraChix avec ses camarades qui vivent ¨¤ Kibera, le plus grand biddonville d¡¯Afrique, proche du centre de formation. ?

¡°Je dis aux filles de mon quartier que ce qui compte ce n¡¯est pas d¡¯o¨´ elles viennent ni o¨´ elles vivent, mais l¨¤ o¨´ elles vont¡±, raconte Val¨¦rie. C¡¯est la devise des mentors qui interviennent dans les cours pour motiver les ¨¦tudiantes et les inciter ¨¤ r¨¦aliser leurs r¨ºves. ?

Regina Wanjiru, 22 ans, se sent d¨¦j¨¤ transform¨¦e m¨ºme si elle suit les cours depuis peu. ¡°Je sais maintenant qu¡¯une femme peut tout faire si elle s¡¯en donne les moyens¡±, d¨¦clare-t-elle avec assurance, ajoutant que l¡¯histoire innovante d¡¯AkiraChix lui donne le sentiment d¡¯¨ºtre sur le point de changer le monde.? ?

Les fondatrices d¡¯AkiraChix ont modifi¨¦ la vision de ces jeunes femmes, en leur racontant notamment avoir ¨¦t¨¦ parmi les rares femmes de leur universit¨¦ ¨¤ suivre des cours d¡¯informatique.?

Depuis que les quatre fondatrices d¡¯AkiraChix se sont rencontr¨¦es en mars 2010 ¨¤ l¡¯i-hub de Nairobi ¨C un espace collectif o¨´ les passion¨¦s d¡¯informatique se r¨¦unissent pour partager leurs id¨¦es -,?ces quatre r¨ºveuses ont transform¨¦ un bureau qu'elle louait sur la route de Ngong ¨¤ Nairobi o¨´ elles accueillaient vingt ¨¦tudiantes en une entreprise professionnelle d'envergure internationale.?

L¡¯une des enseignantes, Clarence Killa, estime que le programme a acquis une telle notori¨¦t¨¦ que les ¨¦tudiantes sont assur¨¦es de trouver un emploi, m¨ºme si certaines pr¨¦f¨¨rent s¡¯installer ¨¤ leur compte.?

¡°La plupart des ¨¦tudiants que j¡¯avais en 2016 travaillent ¡±, indique Killa, formatrice en g¨¦nie logiciel. ¡°Deux sont ¨¤ l¡¯essai dans des entreprises informatiques et quelques-uns sont en stage mais ¨¤ peu pr¨¨s s?rs d¡¯obtenir un contrat¡±.?

Marie, l¡¯une des fondatrices, explique qu¡¯AkiraChix a chang¨¦ la vie des ¨¦tudiantes en tr¨¨s peu de temps : ¡°Alors qu¡¯elles ne savaient pas allumer un ordinateur, elles sont devenues capables de concevoir des environnements graphiques incroyables, des mod¨¨les de codage et des id¨¦es d¡¯applications pour t¨¦l¨¦phones portables.¡±? ?

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